Concernant spécifiquement le milieu hospitaliser ou la santé, c’est en 1901, dans le cadre de la lutte contre la tuberculose que le professeur Albert CALMETTE met en place à Lille, un service de « visiteurs – enquêteurs » (le plus souvent, une femme) pour faire le lien entre les dispensaires et les malades à leur domicile. Il est le précurseur de la médecine sociale et de l’éducation sanitaire.

Léonie CHAPTAL, soucieuse de lutter plus efficacement contre le fléau social que représente la tuberculose, reprend l’idée du Professeur CALMETTE de créer une nouvelle fonction, celle d’infirmière visiteuse. Celles-ci, après une formation spécifique, interviennent au domicile des malades pour lutter plus efficacement contre la contamination, par une éducation sanitaire et prophylactique adaptée.

En 1905, Richard Clarke CABOT créa l’un des premiers postes de travailleur social au Massachusetts General Hospital à BOSTON. Ce sera l’un des sujets d’une conférence devant les membres de la Société Française de pédiatrie le 11 novembre 1913 à laquelle participe le Professeur MARFAN.

Sous son impulsion, en 1914, le premier service social est mis en place à l’hôpital des Enfants Malades de Paris par Madame Joséphine GETTING. Il s’agit d’une œuvre privée, laïque, autonome et indépendante. Le service social pose la nécessité, parallèlement au diagnostic médical, d’un diagnostic social, afin de mieux connaître le patient et de permettre que le traitement médical soit adapté à la réalité sociale du patient.

En 1917, la Croix-Rouge américaine accompagne et guide les premières visites à domicile des visiteuses sociales. Elles vont « dans les taudis du Havre, et, presque en même temps de quelques grandes villes de France particulièrement touchées par la misère ». C’est aussi l’année de la création de l’école de surintendantes

Largement soutenue par le ministre, Léon Bourgeois, cette nouvelle fonction, qui allie l’intervention médicale et sociale, sera reconnue officiellement par un premier diplôme d’État en 1922 (diplôme de visiteuse).

1932 voit naître le brevet de capacité professionnelle de Service social, qui donnera droit au titre d’Assistant ou Assistante de Service social, diplômé de l’Etat français.
Cette même année le service social à l’hôpital est reconnu d’utilité publique et subventionné en 1933.

1938 unifie les diplômes de Visiteuses de 1922, et celui d’Assistante sociale de 1932. Le titre d’Assistant social (2) ou d’Assistante sociale est définitivement adopté.

La loi du 31 décembre 1941 relative aux hôpitaux et hospices civils et le décret d’avril 1943 : textes qui ouvrent l’hôpital aux malades payants et accélère sa transformation en établissement de soins. Le décret de 43 prévoyait l’affectation d’une assistante sociale pour les établissements de villes de plus de 100 000 habitants.

1944 voit la création de l’ANASDE. Elle revendique la création du diplôme d’Etat et élabore un Code de Déontologie qui constitue un fondement et une référence pour les professionnels. Elle deviendra l’ANAS, l’Association Nationale des Assistants de service Social.

En 1946, le service social hospitalier, en tant que partie intégrante de l’institution hospitalière, remplace l’ancien service social à l’hôpital, œuvre charitable et bénévole. Le professionnalisme et la spécificité du travail social sont ainsi mieux repérés. Pour exercer ses missions, le service social développe des connaissances et des compétences spécifiques.

En 1968, la réforme des études met fin à la formation commune avec les infirmières. Elle met l’accent sur les sciences humaines, l’action individualisée et la valorisation de l’usager.

Dès 1900, plusieurs champs d’intervention professionnelle vont se développer parallèlement, chacun ayant sa spécificité (travail, logement, enfance, santé…) et sera à l’origine de la profession d’assistant de service social d’aujourd’hui.